← Revenir à la page précédente

A la découverte des contes

... Les Diablats de Pierre à Voir ...

Alpage de Charmotane

Ce bisse, d’une longueur de 20 kilomètres, sans contredit le plus pittoresque et le plus hardi du Valais, faisait l’orgueil de ceux qui l’avaient édifié.

De tous les gens du village, un seul s’était opposé à la construction de l’aqueduc. Mécontent de ce que le travail eût été mené, à bien sans son concours, il résolut de détruire l’oeuvre si utile à la prospérité de la communauté. Il se rendit donc un soir dans les rochers de la Pierre à Voir pour rouler des pierres dans le canal afin d’en occasionner la rupture.

Mais le bisse avait été béni et le malfaiteur avait escompté sans cette circonstance. Aussi, ses efforts furent-ils vains : les pierres détachées de la montagne franchissaient le bisse en un bond prodigieux et allaient tomber quelque 500 mètres plus bas. Et lorsque, de guerre lasse, l’homme voulut rentrer chez lui, une force invisible l’enchaîna sur place et le força à continuer sa sinistre besogne ; une quantité de diablats (démons), vinrent lui prêter main forte.

Voilà pourquoi, par les nuits claires et les jours sans nuages, une poussière épaisse monte quelquefois des roches de la Pierre à Voir; de sourdes détonations suivies de roulements prolongés, comme un bruit de tonnerre, se font entendre ; les pierres sifflent comme des fusées aux oreilles des gardes du bisse et des hommes préposés à sa réfection, mais nul n’est jamais atteint, et l’eau fertilisatrice, l’eau du glacier continue à apporter la fécondité dans les prés.

↑ vers le haut de la page